DOCUMENTAIRE / UNE NOUVELLE STRUCTURE, LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DES ORGANES DE SÉCURITÉ SOCIALE (CAOSS) POUR AMÉLIORER LA GESTION DE L’ONA ET DE L’OFATMA ? |
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Par contre, à l’ONA, il y a tellement de problèmes, que le directeur général, Bernard Desgraff, ne peut pas prendre la parole en public. C’est le Ministre Jean-Jacques qui souligne l’activité la plus importante menée quant à présent par cette institution ; laquelle vise à toucher le secteur informel : ‘’Le plan est lancé depuis 2 ans environ et les chiffres ont démontré qu’il y a une progression annuelle extrêmement intéressante, chiffrée à 15%. Mais, il faut plus d’agressivité pour faire comprendre aux gens les objectifs de ce programme de micro-finance. Aujourd’hui, un petit marchand de ‘’fresco’’ par exemple, ou un marchand de nourriture, peut bénéficier du crédit de l’ONAPAM allant de 20,000 à 50,000 gourdes. Avec un prêt et la possibilité de le renouveler, ceci entraînera automatiquement une continuité de paiement de cotisation volontaire à l’assurance-vieillesse. On veut que dans cette société, on ne se retrouve pas avec des personnes de 3e âge, qui malheureusement vendent du café, comme on le constate de nos jours. On essaie de prévenir ce problème en créant de l’intérêt pour la micro-finance par le biais de prêts à l’ONA automatiquement liés à l’enrôlement des bénéficiaires.’’ Le vice-président du CAOSS fait état des premiers constats dans le cadre du travail initié sur le patrimoine de l’ONA par le Conseil : ‘’Effectivement, nous retrouvons l’ONA avec un énorme patrimoine sur lequel on peut s’interroger. Dans quelles conditions ces acquisitions ont-elles été faites ? Car, il faut convenir que bon nombre d’entre elles ont été très mal faites et ont occasionné la perte de beaucoup d’argent par l’ONA. Mais, au fait, quel était le mode de fonctionnement de cette institution? La direction générale n’avait de compte à rendre à personne. Parfois, le directeur n’était pas disposé à rendre compte même à son Ministre de tutelle. Donc, il était libre de faire ces acquisitions, même en dehors de toutes normes. Voilà pourquoi il y en a aujourd’hui qu’on peut remettre en question. À mon arrivée au CAOSS, moi personnellement, j’avais une perception de l’ONA via les rumeurs publiques, du genre : l’ONA équivaut à taxe ; l’ONA reçoit de l’argent qu’il gaspille ; l’ONA dilapide des fonds. Tous des discours entendus à longueur de journées. À bien des égards, cela se produisait, mais tout ce qui se disait n’a pas été nécessairement justifié. Par exemple, l’ONA utilise actuellement 35 % des cotisations pour ses frais de fonctionnement annuel. Ceci n’est toujours pas correct, car la loi stipule clairement qu’ils ne devraient pas dépasser 10% des salaires. Mais il fut un temps, où ils atteignaient jusqu'à 65%. Aujourd’hui, un minimum d’effort est déployé pour les maintenir à 35%. Nous, au niveau du conseil, devons nous évertuer à les ramener au taux légal. Quand nous sommes arrivés, comme patrimoine également, nous avons trouvé une institution avec près de 1,800 employés et je suis sûr que moins de 800 sont en mesure de faire le travail. Dans quelles conditions ces derniers ont-ils été embauchés ? C’est la grande question. Sont-ils compétents ? Plus de 80% d’entre eux ne le sont pas. Cependant, nous ne pouvons pas non plus les remercier, parce que cette situation est liée à beaucoup de paramètres. Des fois, il s’agit de recommandation d’autorités, de sénateurs, d’amis proches du pouvoir. Comment un beau matin décider de les révoquer? De plus, tenant compte de la vocation sociale de l’institution, il sera un peu difficile de les mettre à pied. Même le syndicat faisant partie du conseil d’administration s’y opposerait.’’ Yannick Étienne, de son côté, nous fait part de ses observations sur l’ONA durant le premier travail accompli ayant trait à l’approbation du budget des organes de sécurité sociale : ‘’Les grands commis de la boîte bénéficient d’une série d’avantages. Ils en ont même trop ; bien que selon le directeur il s’agit d’avoir des gens qualifiés et bien rémunérés de façon à ce qu’ils n’aient pas tendance à toucher les fonds de l’institution. L’argument est valable, mais je pense qu’on doit considérer cette question par rapport au budget.’’ Page 10 sur 12 Toutes les Pages << Début < Précédent 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Suivant > Fin >>
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